Le Prix de Genève 2021 pour les Droits de l’Homme en Psychiatrie est décerné à M. Grégoire Ahongbonon.

M. Ahongbonon, né au Bénin en 1952, est le fondateur de l’Association Saint Camille-de-Lellis qui a développé un réseau de soins psychiatriques en Afrique de l’Ouest. À la suite de la faillite de sa petite entreprise de réparation de pneus il a lui-même souffert de dépression. Une fois remis, avec le soutien de sa femme, il a commencé par venir en aide aux personnes atteintes de troubles psychiques qui erraient dans les rues. Par la suite, il a négocié avec les familles et les anciens des villages afin de soigner les malades qui étaient encore parfois enchaînés aux arbres. Depuis plus de trente ans, il n’a cessé de lutter contre les préjugés et la stigmatisation entourant la maladie mentale et pour faire accepter par le grand public l’idée que l’on peut soigner les personnes souffrant de troubles mentaux sans les attacher ni leur faire subir d’atrocités. Peu à peu, l’Association Saint-Camille-de-Lellis s’est développée, grâce au soutien de communautés missionnaires, d’organisations philanthropiques et d’ONG au point qu’elle est devenue un réseau international. Il est parvenu à transformer le système de santé mentale au Togo, au Bénin et en Côte d’Ivoire en développant une prise en soins incluant traitement, logement, nourriture, travail ou formation. De nombreux usagers qui se sont rétablis se sont engagés dans l’Association en tant que pairs-aidants.

Ce système de soins respectueux de la dignité humaine et des exigences de l’Organisation Mondiale de la Santé a fait ses preuves tant sur le plan économique que de son adaptation à son environnement. Ce qui semble vraiment extraordinaire est le fait que Grégoire Ahongbonon, qui n’a aucune formation médicale ou psychiatrique, est parvenu à développer un système de soins incroyablement efficace, en s’appuyant sur ses propres observations et sur sa profonde humanité. Il ne supportait pas de voir maltraitées les personnes atteintes de troubles mentaux. La vocation de Grégoire Ahongbonon a été si puissante qu’il est parvenu, avec l’aide constante de sa femme, à bousculer les préjugés et à supprimer d’anciennes pratiques concernant les malades mentaux.

Vous pouvez voir une petite vidéo (14 min.) racontant cette démarche, en cliquant ici.

Le Jury a estimé qu’il remplissait tous les critères du Prix, au vu de la qualité et de la durée de son engagement, comme des résultats obtenus en faveur des personnes souffrant de troubles mentaux et de la défense de leurs droits humains. Le jury a également tenu à décerner une mention spéciale à sa femme.

Le Prix 2021 a été rendu possible grâce au soutien de la République et Canton de Genève et de la Fédération Suisse des Médecins Psychiatres et Psychothérapeutes.

 


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